C’était un matin comme les autres, mais en y réfléchissant bien, pas tout à fait comme les précédents, l’histoire ne se répète pas.
Les jours s’étirent mais jamais ne reviennent et la mémoire ne fait qu’interpréter les histoires d’un passé plus ou moins récent, plus ou moins lointain.
Ce jour-là le ciel était d’un bleu pur, zébré – à l’est – de quelques lignes propulsant des ondes délicieusement orangées.
L’enfant qu’il était alors s’en émerveillait sans chercher à comprendre pourquoi la voûte céleste se paraît le plus souvent de cette couleur bleutée durant la période de l’été.
C’était un matin comme les autres, mais en y réfléchissant bien pas tout à fait comme les précédents, le ciel d’un bleu pur, zébré, à l’est, de lignes orangées avait propulsé le garçon au centre du monde des adultes : les scientifiques avaient parlé de la perception visuelle et de la diffusion de la lumière solaire à travers l’atmosphère : la poésie s’était évadée laissant le collégien dans la froidure numérique d’un monde réinventé par les chercheurs de « VÉRITÉ ».
Le bleu du ciel étant démystifié.
Le Dieu, du ciel d’antan, disparut à jamais.
Alors l’enfant classa sa poésie dans un autre espace de réalité pour conserver le souvenir des jours du bleu des ciels d’été de son enfance édulcorée.