UN SI BEL HORIZON. LA PROMESSE DE L’OCÉAN. LE MEILLEUR EST À VENIR – Françoise Bourdin

Un si bel horizon. La promesse de l'océan. Le meilleur est à venir - Françoise Bourdin
Françoise Bourdin
UN SI BEL HORIZON
Éditeur : Plon – mai 2022
EAN : 978-2259307000

LA PROMESSE DE L’OCÉAN
Éditeur : Pocket – juillet 2019
EAN : 978-2266255486

LE MEILLEUR EST À VENIR
Éditeur : Belfond – mai 2021
EAN : 978-2714493422
Disparue le 25 décembre 2022 Françoise Bourdin a publié une cinquantaine de livres traduits en douze langues.

En 2019, cette autrice s’insurgeait avec humour sur l’absence de commentaires qui auraient dû émaner – selon elle – des critiques littéraires de tous bords.
Ces derniers, parfois trop présomptueux, ne prennent pas le temps de lire les œuvres appartenant à la paralittérature dont il est ici question ce qui est regrettable car leur avis finalement nous intéresserait véritablement.

Il est vrai que les écrits de Madame Bourdin, difficiles à catégoriser, ne se prêtent pas facilement à la comparaison ; il paraît par conséquent délicat d’attribuer un prix paralittéraire à une autrice qui revendique pourtant son particularisme sans concession.

Françoise Bourdin se disait cependant presque satisfaite de se trouver au moins répertoriée dans le registre « feel good », classification qui ne semble toutefois pas réellement correspondre à la direction intellectuelle qu’elle voulait donner à sa prose portant le mérite d’être directement lisible et qu’elle souhaitait « THÉRAPEUTIQUE » et non systématiquement échappatoire et/ou réconfortante à l’instar des romans populaires.

La profusion de ses œuvres publiées aurait dû lui permettre d’être médiatisée ; ce ne fut pas le cas tant et si bien que je dois avouer avoir ignoré l’existence de Madame Bourdin et de ses écrits jusqu’à l’instant de son départ où son nom et son œuvre furent enfin cités.

Les trois livres qui apparaissent, ci- dessus, en couverture s’ouvrent sur des histoires de familles dont les schémas narratifs s’inscrivent dans nos mémoires par l’interaction : d’une chronologie presque linéaire, de personnages facilement identifiables, et d’une intrigue fulgurante propulsée par un style incisif et dépouillé de fioritures.
Les dialogues réveillent les situations et il faut bien reconnaître que la narration emporte le lecteur sans interruption, aucune, jusqu’au définitif dénouement.
L’écriture – dans sa forme « paralittéraire »- s’avère sérieusement revitalisante.

Seulement voilà !…Madame Bourdin, qui prétendait être « une femme libre » (ce qu’elle fut) a institué au cœur de chacune de ses fresques familiales, l’empreinte sous-jacente d’un conformisme aujourd’hui quelque peu désuet maintenant ainsi ses personnages dans un carcan qui pourrait sembler en parfaite contradiction avec les mouvements sociétaux du 21e siècle.
Et c’est bien cette « note personnelle » qu’elle semble avoir voulu instiller comme un rappel nécessaire à une morale sans doute basique et apparemment peut-être dépourvue de réflexion véritablement philosophique ?
Cet aspect place en conséquence son œuvre en résonance avec les paramètres intégrés au cœur des romans populaires d’autrefois, c’est pourquoi – sans doute – n’a-t-elle pas reçu les honneurs qu’elle semblait discrètement solliciter.

Facile à lire, les ouvrages de Madame Françoise Bourdin, ne permettent pourtant pas franchement de nous évader.
Ils nous incitent à réfléchir sur nos comportements individuels et collectifs constatant le désordre qui règne depuis quelques décennies sur et au-delà de l’étendue de notre hexagone.
Pour autant ils remettent également en cause l’émancipation des femmes qui ne sont pratiquement pas décisionnaires (dans ses romans) lorsque le chef de famille est encore existant pour dicter sa loi.

Ce parfum quelque peu RÉACTIONNAIRE invitera le lecteur à se positionner sur la saveur faussement primesautière de la prose « étourdissante » de cette autrice finalement – à mon avis – singulièrement moralisatrice pour des raisons qui pourraient peut-être nous échapper ?

Mais je vous laisse découvrir et interpréter – en toute conscience – le registre existentiel sur lequel Madame Françoise Bourdin a souhaité inscrire ses romans « thérapeutiques »!…

Béatrysse Dartstray