UNE LIBERTÉ RETROUVÉE DANS UN NOUVEL ESPACE DE RÉALITÉ

Il lui avait toujours semblé qu’elle ne parviendrait jamais à dépasser la sphère des oubliés.

Rarement invitée, à peine regardée, Sofia restait mutique ou tout au moins extrêmement réservée.

Elle observait ses contemporains sans jamais parvenir à partager leurs forces, leurs convictions, leurs espérances ni même leurs menus chagrins.

Elle survivait en s’accrochant désespérément aux vagues paroles de certains initiés qui avaient osé l’approcher.

Un jour elle écrirait, cette mission lui avait été ordonnée… une psychanalyste avait parlé…son professeur de lettres avait confirmé.

Elle écrirait, pensait-elle, des récits désuets empreints d’une certaine mélancolie boisée ou des romans conquérants, découvrant l’infinité des possibles en traversant des univers encore inexplorés

Et pour mieux se convaincre de cette audacieuse et délicieuse prédiction la jeune femme s’immergea au cœur d’un parfum envoûtant. C’était un parfum généreux un parfum de terre de soleil et de brume d’argent… on suivit son parfum… on suivit son chemin… et constatant ce revirement,  Sophia reprit la plume pour écrire en toute liberté des romans obsédants empreints d’humanité, de justesse et de véracité.