L’HOMME SANS GRAVITÉ – Charles Melman

L'homme sans gravité - Charles Melman
Charles Melman
L’HOMME SANS GRAVITÉ
« Entretiens avec Jean-Pierre Lebrun »
Éditeur : Folio essais
ISBN : 978-2-07-030678-7
1.5 out of 5 stars (1,5 / 5)
À l’aube du XXIe siècle, deux psychanalystes s’entretiennent sur la structure psychologique de l’homme et sur la place que ce dernier occupe aujourd’hui au sein de la société qu’il anime et qui l’anime.

CHARLES MELMAN et JEAN-PIERRE LEBRUN s’autorisent à penser que l’homme nouveau aurait traversé sans repères nos sociétés mouvantes orientées vers un libéralisme inquiétant mais progressiste ; l’action aurait précédé la réflexion.
Il fallait (d’après CHARLES MELMAN) trouver un coupable (voir ouvrage page 45) à l’origine de la décadence de l’être humain qui ne serait plus digne d’entrer chez le psychanalyste puisque ce dernier manquant certainement d’altruisme et de générosité ne pourrait en aucun cas aider « un homme mutant » incapable de maîtriser ses désirs.
Le coupable désigné fut tout simplement le concepteur de la psychanalyse en l’occurrence FREUD qui fut « accusé » de porter la lourde responsabilité de la « déchéance humaine » !

Dans son ouvrage « Malaise dans la société » FREUD croit pouvoir affirmer que l’être humain serait névrosé du fait des paramètres trop sévères imposés par la civilisation.
L’absence presque totale de permissivité, au niveau de l’expression sexuelle, aurait, A SON EPOQUE, créé des mécanismes de refoulement auxquels l’être humain ne se serait pas confronté sans dommages.
Il fallait donc – selon FREUD – reconsidérer la morale sexuelle afin que l’homme ne subisse pas le vent glacial et désertique de l’emprisonnement des pulsions créant nécessairement le refoulement associé aux symptômes névrotiques dénoncés.

FREUD serait-il à l’origine d’une révolution sexuelle dotant l’homme d’un passeport pour une liberté non contrôlée ?
C’est ce que semble insinuer CHARLES MELMAN dans un jargon psychanalytique difficilement intelligible.

Toute la problématique est de savoir si ce psychanalyste devenu LACANIEN (je parle ici de CHARLES MELMAN) cherche à se complaire dans un discours narcissique et moralisateur ou s’il désire sincèrement aider sa patientèle à réfléchir à propos « de l’instauration » d’une nouvelle éthique qui permettrait à l’être humain de vivre en harmonie avec lui-même et ses proches à l’intérieur d’un cadre prenant en compte une nature humaine transcendée par le respect et « l’Amour » du prochain ?

En tant que psychanalyste JEAN-PIERRE LEBRUN – qui l’interroge – ne nous délivrera pas véritablement la subtilité de sa pensée.
Thèse, antithèse, synthèse ne m’apparaissent pas – en cet ouvrage – réalisées avec clarté.
Le message reste ici hermétique et difficile à appréhender.

Béatrysse Dartstray