NEXUS : UNE BRÈVE HISTOIRE DES RÉSEAUX D’INFORMATION DE L’ÂGE DE PIERRE À L’IA – Yuval Noah Harari

Nexus : Une brève histoire des réseaux d'information, de l'âge de pierre à l'IA - Yuval Noah Harari
Yuval Noah Harari
NEXUS : UNE BRÈVE HISTOIRE DES RÉSEAUX D’INFORMATION DE L’ÂGE DE PIERRE À L’IA
Éditeur : Albin Michel – septembre 2024
EAN : 978-2226498229

« Yuval Noah harari est Docteur en Histoire, diplômé de l’université d’Oxford.
Il a obtenu le « prix Polonsky pour la Créativité et l’Originalité » en 2009 et en 2012.
Ses ouvrages Sapiens, Homo Deus et 21 leçons pour le XXIe siècle sont des phénomènes internationaux qui cumulent 25 millions de vente dans 50 pays. »

NEXUS est son ouvrage le plus récent celui que nous allons ensemble découvrir.

Le prologue apparaît déjà explicite émettant quelques doutes sur le degré de maturité des homo sapiens dont la traduction « hommes sages » serait peut-être à reconsidérer ?

Certes, en l’espace de 100000 ans les Sapiens ont acquis un pouvoir jusqu’à présent grandissant grâce à leur capacité de curiosité, d’inventivité, de créativité.
Oubliant leur simple « humanité » ils ont, hélas, maladroitement pensé conquérir LA DÉITÉ, grâce à la puissance de leur cerveau »précipitant ainsi l’humanité dans une crise existentielle. »

Le POUVOIR n’engendre pas nécessairement la SAGESSE.
Les prouesses technologiques qui se sont révélées pour certaines indispensables – ne nous ont pas apporté les solutions susceptibles de faire face aux changements planétaires qui sont en œuvre et qui dépassent actuellement notre entendement.
Selon l’auteur de ce livre, L’IA accessible aux brillants cerveaux qui l’ont développée ne restera peut-être pas à notre disposition mais pourrait reproduire, « à la faveur » d’algorithmes de plus en plus élaborés, les caractéristiques des êtres humains « dominants » pour nous soumettre à l’esclavage ou nous exterminer.

Les informations SÉRIEUSES qui nous ont été apportées par la biologie, la philosophie, la psychologie, la sociologie, la géologie, l’astronomie… ne nous ont pas rendu plus responsables car, selon cet historien qui témoigne, elles ne nous auraient pas été transmises fidèlement.

Pour l’auteur de cet ouvrage, notre incapacité à connaître et à comprendre notre véritable nature de Sapiens et les exigences qui en découlent en terme de devoir à accomplir pour assumer une mission dont nous n’en comprenons pas les fondements nous a – jusqu’à présent – incités à opter pour la force, la puissance et la démesure d’une AMBITION devenue destructrice pour le devenir de l’humanité.

Cependant, l’auteur de cette étude élabore une théorie pour le moins étonnante, selon Monsieur Yuval Noah Harari, l’être humain ne serait pas responsable, dans son individualité, de l’évolution et/ou de l’anéantissement des civilisations car s’il n’est pas « naturellement bon » il est tout au moins désireux de connaître l’univers dans lequel il se meut et la substantialité qui le constitue, il se révèle capable d’amour et/ou de rébellion ce qui constitue un équilibre relatif.
Donc toujours selon notre historien ce serait les réseaux de communication entre les hommes qui se trouveraient à l’origine de notre capacité à évoluer ou à involuer selon les informations qui nous seraient révélées.
Seules les données de réalité non falsifiées, se rapprochant autant que faire se peut d’une certaine forme de Vérité se montreraient susceptibles d’insuffler le progrès nécessaire à l’évolution favorable des civilisations pour le bien-être de chacun.
Aujourd’hui « les essaims d’informations » qui nous parviennent ne sont ni contrôlés ni même contrôlables.
Les communautés intellectuelles qui accèdent aux données les plus justes s’en servent parfois à leur profit avant de les dénaturer pour les propulser par la puissance des réseaux que nous connaissons.

Ce constat, admis par Monsieur HARARI, constat qui porte des notes d’une réalité incontestable, instaure me semble-t-il, également, un paradoxe puisque chaque être humain (ne serait-ce que par la présence de son essence existentielle) porte aussi sa part de responsabilité dans la conduite qu’il observe au quotidien bien que son libre arbitre puisse nous paraître infime voire parfois dérisoire.
Le Sapiens devenu l’homme moderne correspond à une classification dont l’être humain dans son authenticité individuelle ne peut être exclu puisqu’il en constitue la composante.
La RESPONSABILITÉ s’inscrit – à mon avis – en première instance AU COEUR DE CHAQUE ÊTRE HUMAIN qui – en conscience – se devrait de construire avec ses proches des RELAIS D’INFORMATION AUSSI JUSTES QUE POSSIBLE afin que ces mêmes humains assument également la RESPONSABILITÉ de divulguer et de réguler ces renseignements avant de les transmettre à d’autres communautés.
Aucune individualité genrée féminine ou masculine ne peut – selon mon entendement – se dédouaner de toute responsabilité concernant l’avenir que nous léguerons à nos descendants.
Nous avons une mission de « CONSTRUCTION INDIVIDUELLE » à accomplir pour améliorer notre comportement en sublimant nos pulsions agressives.
Un infime libre arbitre nous est donné… alors pourquoi, à bon escient, ne l’utiliserions-nous pas pour ennoblir le mode existentiel sur lequel nous pourrions évoluer, nous mouvoir et COMMUNIQUER ?

Pour Monsieur HARARI les évènements relevés dans l’historique de notre humanité tendraient à prouver que les réseaux de communication seraient essentiellement à l’origine de l’orientation de notre cheminement peu vertueux ce qui est en partie vraisemblable puisque nous sommes des êtres de communication mais si les guerres se sont succédées au cours des siècles, les progrès technologiques, scientifiques et sociologiques ont toutefois permis la survie de nombreuses civilisations qui auraient pu disparaître.
L’intelligence artificielle reste encore sous le contrôle des êtres humains qui maîtrisent cette approche numérique.
« Les Sapiens actuels » que nous sommes devenus seront peut-être bientôt dépassés par des « humanoïdes » soit plus évolués et donc capables d’assurer la survie de l’humanité soit par des « êtres asservis » par leur propre créativité négative ?

« La sagesse » individuelle et par conséquent collective pourrait encore sauver notre humanité.
Le continuel retour au passé, les mémorials coûteux restituant les histoires les plus sombres de notre monde forment nos cerveaux à la répétition de comportements qui servent de modèles à des esprits dévoyés qui ne se soucient que de leur notoriété immédiate.

Les récits historiques ne devraient pas être utiles à l’unique répétition des comportements inadaptés du passé mais nous porter à l’écoute des penseurs capables de transmettre la tolérance, l’équité, quant à la réalisation de modes de vie recevables pour la réalisation d’un avenir respectueux de la survie de notre planète et de son humanité.

En ce qui me concerne, je pense que les réseaux sociaux émanent des individualités qui les ont produits et que les dérives concernant les informations qu’ils propulsent ont malheureusement toujours existé mais sont démultipliées par la technologie qui pourrait effectivement dépasser les réseaux de nos connexions cérébrales individuelles et par conséquent collectives.

Le livre de Monsieur HARARI est un ouvrage de réflexion.
Les anecdotes relevées dans un passé plus ou moins récent viennent argumenter le prologue de son œuvre. Pour cet historien les modes de divulgation de l’information relèveraient de la FLEXIBILITÉ du cerveau humain.

Des exemples viennent prouver que la diversité des techniques d’information improvisées au moment opportun par les hommes ont parfois permis d’échapper à certaines embuscades de toute nature.

Cependant toujours selon Monsieur HARARI les données transmises dans quelque domaine que ce soit aussi précises soient-elles ne représentent qu’une facette de la réalité ; par conséquent l’information ne transporte pas la Vérité mais simplement une fraction de cette dernière lorsque la transmission se donne pourtant pour mission d’apporter la justesse.
Or si les renseignements transmis « de bonne foi » ne révèlent que des aspects fragmentaires de la réalité, la désinformation (qui est une intention délibérée de déformer le réel) s’introduit subrepticement sur toutes les plateformes numériques que nous utilisons.
La multiplicité des modes de transmission transportés par l’IA semble aujourd’hui créer une MÉSINFORMATION qui s’avère dangereuse pour les décisions qui seront à prendre par les dirigeants de nos sociétés concernant l’avenir de notre humanité.

Une discrète espérance nous est pourtant donnée par Monsieur HARARI. Puisque le Sapiens aborde une autre phase de son évolution.

Compte tenu de la flexibilité du cerveau humain, une solution pourrait voir le jour afin que notre humanité toute entière ne tombe pas sous le joug de l’IA ; mais « il nous faudrait renoncer à l’idée naïve que toute information devrait se révéler infaillible » puisque cela s’avère impossible… et dans le même temps, il nous appartiendrait de « bâtir des INSTITUTIONS dotées de puissants mécanismes d’autocorrection ? »

J’oserai pour ma part ajouter que cette tâche à accomplir ne pourrait se réaliser que par une sérieuse prise de conscience individuelle et collective.
Les philosophes, sociologues et autres penseurs avertis auraient eux-aussi, dans le cadre de ces INSTITUTIONS une responsabilité importante pour canaliser les esprits de certains scientifiques avant-gardistes mais hermétiques aux valeurs essentielles qui fondent nos sociétés.

Le volatile messager mis en exergue sur la couverture de cet ouvrage, et qui émerge du premier chapitre de ce livre, résume à lui seul les aventures et les mésaventures qui peuvent advenir aux humains lorsque les « objets » (considérés d’un point de vue philosophique) portent des symboles différents selon les situations qui les définissent.
Si nous avions la possibilité de réguler les informations relayées par les multiples réseaux de l’IA, les situations qui les génèrent relèvent de L’IMPROBABLE (dont parle Edgar Morin dans son livre « Réveillons-nous ») l’improbable…
l’imprévisible…qu’il nous faudrait donc savoir aussi UTILISER pour produire une nouvelle régulation de nos sociétés déstabilisées.

Béatrysse Dartstray