Elsa Walter À VOUS JE PEUX LE DIRE Éditeur : Flammarion – octobre 2022 EAN : 978-2080294326 |
Nous voici donc en novembre 2022.
« À vous, je peux le dire » vient de paraître chez Flammarion le 26 octobre dernier juste avant la Toussaint période durant laquelle ce livre sera véritablement divulgué. Novembre, pour un certain nombre d’entre nous (religieux, agnostiques ou athées mais issus d’une même tradition chrétienne) est un mois difficile à traverser puisque nos défunts s’invitent dans nos foyer sans frapper !… Tant que nous demeurons vivants, les morts habitent nos destinées mais sans doute plus traditionnellement durant ce mois de novembre qui n’en finit pas de s’ éterniser. Ce livre, paru « précisément » juste avant la Toussaint : « À VOUS, JE PEUX LE DIRE » s’inscrit donc dans la pensée symbolique archétypale chrétienne même si l’écrivaine affirme son athéisme absolu. En cet ouvrage, les « VIVANTS » entrent à l’hôpital dans une certaine complétude corporelle et mentale pour y guérir ou pour y mourir. Si vous avez le courage et le désir de lire ce recueil de récits que nous délivre Elsa Walter : une jeune femme anciennement journaliste ; aujourd’hui responsable de communication dans le cadre d’un établissement de santé publique et par surcroît BÉNÉVOLE au sein d’un service hospitalier d’oncologie ; si vous avez ce courage-là, alors il se peut que vous soyez – comme je puis l’être – bouleversé(e) de recevoir encore et toujours à peu près les mêmes informations concernant les patients déclarés « en fin de vie » qui – entre les mains des chirurgiens – n’ont plus autorité à décider de leur devenir immédiat. Rien de neuf…toujours le refrain habituel ; mais cette fois empreint de cruauté car les soignants hospitaliers épuisés ne peuvent plus faire preuve de charité envers leurs malades et leurs aidants. C’est de l’engagement de cette autrice : BÉNÉVOLE (au sein d’un service d’oncologie) dont il est aussi ici question. Nous recevons ainsi « en pleine face » les déjections biologiques, psychiques, mentales et parfois spirituelles d’ÊTRES HUMAINS soignés mais laissés « seuls » à l’agonie à l’approche d’une mort plus ou moins certaine. Ce recueil paraît d’autant plus insupportable à lire que ces citoyens involontairement « mal traités » ne sont pas accompagnés psychologiquement par manque de personnel, de temps, de moyens et d’argent. LE BÉNÉVOLAT A SES LIMITES. Franchement, en prenant connaissance de cette œuvre, je me demande ce qui préoccupe (ou qui a préoccupé) véritablement nos dirigeants quels qu’ils soient lorsqu’ils s’interrogent sur l’aspect sociétal de notre état dont la souveraineté s’étiole en déliquescence. Bien certainement, s’il leur advenait (et je ne le leur souhaite surtout pas) d’avoir à supporter l’insupportable…alors, pourraient-ils…EUX…quitter l’Hexagone pour se rendre discrètement en Belgique ou en Suisse afin de clôturer leur vie terrestre dignement ?!…mais ils pourraient aussi – de par le statut qu’ils occupent – demeurer patriotes et bénéficier de soins médicaux personnalisés et appropriés à leur nature biologique, psychologique et spirituelle respective. Honte à certains élus qui ont perdu le sens de leur humanité. En ce domaine dénommé « la fin de vie », chaque être humain devrait pouvoir être libre des décisions à prendre le concernant pour éviter d’avoir à affronter … la maltraitance. |
Béatrysse Dartstray |