Le verbe s’est fait chair
Morphèmes apprivoisés
Sur la vague des rhèses qui scellent l’Univers
Sonorités subtiles
Distribuant ses airs
Aux couplets inutiles qui hantent le passé.
Le verbe s’est fait chair
Au bois de la tendresse
Sur les lèvres inspirées d’un poète alangui
Biberonnant ses rimes
Au seuil de l’infini
Sous l’œil émerveillé de sa jolie maîtresse
Le verbe s’est fait chair
Et les mots t’emprisonnent
Au plus profond d’un monde irréel et secret
Refrain désabusé
Pour détrousser l’ivraie
Feuille d’or en survie au vent qui déraisonne
Le verbe s’est fait chair
Au cœur d’une étincelle
Hémorragie divine s’offrant en paraboles
Aux hommes de la terre
Assoiffés de paroles
Cristal inachevé chantant l’Emmanuel
Le verbe s’est fait chair
Mais tu es reparti
Et les phonèmes jouent à tromper ton école
Au creux des manuscrits
Les lettres cabriolent
En effaçant tes pleurs et ton sang et ta vie |