Yuval Noah Harari NEXUS : UNE BRÈVE HISTOIRE DES RÉSEAUX D’INFORMATION DE L’ÂGE DE PIERRE À L’IA Éditeur : Albin Michel – septembre 2024 EAN : 978-2226498229 |
« Yuval Noah harari est Docteur en Histoire, diplômé de l’université d’Oxford. NEXUS est son ouvrage le plus récent celui que nous allons ensemble découvrir. Le prologue apparaît déjà explicite émettant quelques doutes sur le degré de maturité des homo sapiens dont la traduction « hommes sages » serait peut-être à reconsidérer ? Certes, en l’espace de 100000 ans les Sapiens ont acquis un pouvoir jusqu’à présent grandissant grâce à leur capacité de curiosité, d’inventivité, de créativité. Le POUVOIR n’engendre pas nécessairement la SAGESSE. Les informations SÉRIEUSES qui nous ont été apportées par la biologie, la philosophie, la psychologie, la sociologie, la géologie, l’astronomie… ne nous ont pas rendu plus responsables car, selon cet historien qui témoigne, elles ne nous auraient pas été transmises fidèlement. Pour l’auteur de cet ouvrage, notre incapacité à connaître et à comprendre notre véritable nature de Sapiens et les exigences qui en découlent en terme de devoir à accomplir pour assumer une mission dont nous n’en comprenons pas les fondements nous a – jusqu’à présent – incités à opter pour la force, la puissance et la démesure d’une AMBITION devenue destructrice pour le devenir de l’humanité. Cependant, l’auteur de cette étude élabore une théorie pour le moins étonnante, selon Monsieur Yuval Noah Harari, l’être humain ne serait pas responsable, dans son individualité, de l’évolution et/ou de l’anéantissement des civilisations car s’il n’est pas « naturellement bon » il est tout au moins désireux de connaître l’univers dans lequel il se meut et la substantialité qui le constitue, il se révèle capable d’amour et/ou de rébellion ce qui constitue un équilibre relatif. Ce constat, admis par Monsieur HARARI, constat qui porte des notes d’une réalité incontestable, instaure me semble-t-il, également, un paradoxe puisque chaque être humain (ne serait-ce que par la présence de son essence existentielle) porte aussi sa part de responsabilité dans la conduite qu’il observe au quotidien bien que son libre arbitre puisse nous paraître infime voire parfois dérisoire. Pour Monsieur HARARI les évènements relevés dans l’historique de notre humanité tendraient à prouver que les réseaux de communication seraient essentiellement à l’origine de l’orientation de notre cheminement peu vertueux ce qui est en partie vraisemblable puisque nous sommes des êtres de communication mais si les guerres se sont succédées au cours des siècles, les progrès technologiques, scientifiques et sociologiques ont toutefois permis la survie de nombreuses civilisations qui auraient pu disparaître. « La sagesse » individuelle et par conséquent collective pourrait encore sauver notre humanité. Les récits historiques ne devraient pas être utiles à l’unique répétition des comportements inadaptés du passé mais nous porter à l’écoute des penseurs capables de transmettre la tolérance, l’équité, quant à la réalisation de modes de vie recevables pour la réalisation d’un avenir respectueux de la survie de notre planète et de son humanité. En ce qui me concerne, je pense que les réseaux sociaux émanent des individualités qui les ont produits et que les dérives concernant les informations qu’ils propulsent ont malheureusement toujours existé mais sont démultipliées par la technologie qui pourrait effectivement dépasser les réseaux de nos connexions cérébrales individuelles et par conséquent collectives. Le livre de Monsieur HARARI est un ouvrage de réflexion. Des exemples viennent prouver que la diversité des techniques d’information improvisées au moment opportun par les hommes ont parfois permis d’échapper à certaines embuscades de toute nature. Cependant toujours selon Monsieur HARARI les données transmises dans quelque domaine que ce soit aussi précises soient-elles ne représentent qu’une facette de la réalité ; par conséquent l’information ne transporte pas la Vérité mais simplement une fraction de cette dernière lorsque la transmission se donne pourtant pour mission d’apporter la justesse. Une discrète espérance nous est pourtant donnée par Monsieur HARARI. Puisque le Sapiens aborde une autre phase de son évolution. Compte tenu de la flexibilité du cerveau humain, une solution pourrait voir le jour afin que notre humanité toute entière ne tombe pas sous le joug de l’IA ; mais « il nous faudrait renoncer à l’idée naïve que toute information devrait se révéler infaillible » puisque cela s’avère impossible… et dans le même temps, il nous appartiendrait de « bâtir des INSTITUTIONS dotées de puissants mécanismes d’autocorrection ? » J’oserai pour ma part ajouter que cette tâche à accomplir ne pourrait se réaliser que par une sérieuse prise de conscience individuelle et collective. Le volatile messager mis en exergue sur la couverture de cet ouvrage, et qui émerge du premier chapitre de ce livre, résume à lui seul les aventures et les mésaventures qui peuvent advenir aux humains lorsque les « objets » (considérés d’un point de vue philosophique) portent des symboles différents selon les situations qui les définissent. |
Béatrysse Dartstray |